Vers Chirac en Corrèze

La Corrèze d’antan – Laurent Derne

La branche DEPRUN est corrézienne par l’ensemble de ses ancêtres, principalement de Liginiac pour les porteurs du nom et de nombreux collatéraux sont issus du village à 5 kilomètres de Chirac-Bellevue et nous relient aux familles anciennes « DE TOURNEMIRE ».

Liginiac, l’église et la mairie
Chirac-Bellevue, l’église

Coïncidence, à Liginiac se trouvent les ruines d’un château, … le « château de Peyroux »:

Liginiac, château de Peyroux

9e génération:

Descendance de François DEPRUN

8e génération :

Pierre MARTIN est un riche exploitant agricole, usurier, à Vernejoux dans la Corrèze. Il épouse Louise Marguerite DE TOURNEMIRE, née en 1785 .

Ils ont de nombreux enfants dont Marguerite. Louise Marguerite DE TOURNEMIRE descend d’une très ancienne famille bretonne.

7e génération :

Marguerite MARTIN (1825-1916) épouse Jean DEPRUN. C’est une belle femme, grande et mince.

Dans ses dernières années, elle restera triste et digne mais hautaine, blessée par le drame familial causé par le suicide de son mari.

Elle parle peu, ne rit jamais, chante de vieilles chansons.

Marguerite MARTIN, épouse de Jean DEPRUN, 1915

Un petit médaillon attaché à son cou par un ruban noir, porte une prière:

Mon Dieu, quand je mourrai
Sainte Marguerite pour ma marraine
Saint Pierre pour mon parrain
Saint Jean l’évangéliste
Saint Jean-Chrysostome
Saint-Jean-Baptiste
Saint Jean Porte-latine
Que ces saints soient au pied de mon lit
et me permettent de mourir sans souffrance

Son époux Jean DEPRUN (1810-1870) est un petit homme très laid (?), bachelier et lettré. Jeune, il est amoureux de la Malibran. Mais joueur.

Il est huissier à Ussel en Corrèze : la mairie de cette ville est d’ailleurs actuellement installée dans son ancienne étude dans les années 1990.

Il épouse Marguerite MARTIN, dotée de 10 000 francs-or. Ils ont deux filles; Anna, née en 1850, qui meurt en couches et Marie appelée « Maria ».

Jean DEPRUN joue à Bordeaux et perd ses biens dont la dot de son épouse. Il se suicide à Lormont, près de Bordeaux, le 28 juin 1870 .

Il envoie une lettre à sa famille avant de se donner la mort.

 Lormont le 28 Juin 1870

Ma chère femme et mes chers enfants,

De grands malheurs que vous ignorez m’ayant frappé et ne pouvant subvenir aux besoins de mes affaires ce qui est pour moi le plus grand de mes regrets qui me rend la vie insoutenable et m’a forcé à vous quitter sans pouvoir vous en donner connaissance de peur de vous trop affliger.

Etant parti pour Ussel je n’ai pu aller que jusqu’à Lormont où le chagrin m’a forcé de m’arrêter chez Mr Candol aubergiste où vous trouverez ma malle avec le peu d’objets qui me restaient et des papiers me concernant et d’autres qui doivent être remis à qui de droit.

Le désespoir s’étant emparé de moi, mon existence n’étant plus possible je viens vous dire qu’au moment ou vous recevrez ma lettre j’aurai probablement cessé de vivre. Consolez vous je vous en prie je vous demande bien pardon de tout le mal que je peux vous avoir fait ayez toujours confiance en dieu qui ne vous abandonnera jamais priez le pour moi.

N’acceptez aucun de mes objets, en cas de poursuites renoncez à ma succession.

Recevez donc mes enfants et épouse les derniers adieux d’un père et d’un époux qui meurt avec le grand regret de n’avoir pu vous rendre heureuses embrassez mille fois pour moi Monsieur Puyravaud a qui je n’ai pu raconter mes souffrances et à qui je vous recommande toutes ainsi qu’a Mr Lebras à qui je fais mes adieux en lui demandant bien pardon de tous les embarras et de toute la peine que je lui ai donnés.

Vous ferez savoir à ma sœur le malheur qui vient de m’arriver en lui disant que j’emporte le regret de ne pouvoir la voir.

Recevez les dernières embrassades du plus malheureux des époux et des pères.

de prun

C’est moi-même qui ai enlevé le morceau de papier sur lequel je vous priais d’aller faire une visite dont je vous dispense

de prun

J’ai écris à ma sœur. Je vous recommande bien expressément de ne pas aller à mon enterrement ni engager personne de vos connaissances gardez le secret de tout ce qui se passe. 

6e génération :

Marie dite « Maria » DEPRUN (1848-1930) épouse « Alexis » PUYRAVAUD.

« Elle ressemble à son père, manque de charme et a un caractère difficile. Mais elle est intelligente, courageuse et travailleuse. Elle est une vendeuse appréciée, dans un magasin de fourrures à Bordeaux. »

Maria DEPRUN, 1890

Retrouvez la branche PUYRAVAUD en Charente-Maritime par ici.