Désiré TABOURET, un « Indien » écroué

1 mètre 61, barbu, le front dégarni, Rose Désiré TABOURET boite de la jambe gauche lorsqu’il est écroué à Tours, accusé de mendicité et de vagabondage. Comment notre aïeul qui est un compagnon charpentier du Devoir de Liberté (compagnons que l’on surnomme à l’époque les « Indiens »), en est-il arrivé là, à 62 ans ?

Remontons un peu le temps; Rosé Désiré est né en 1807 en Seine et Marne à Chaumes en Brie, du mariage de Charles TABOURET et Véronique LANGLOIS qui eurent 14 enfants entre 1796 et 1818 mais dont peu survécurent au-delà de leur 1ère année.

Tout comme son père Charles, Désiré TABOURET, 27 ans sait signer ainsi qu’indiqué sur son acte de mariage avec la jeune Ursule Désirée CORBIN, 18 ans, également notre aïeule (et ma « jumelle » née 150 ans plus tôt, le 9 janvier 1818) :

Signature Désiré TABOURET
Signature Désirée CORBIN

Entre 1836 et 1845, ils ont 6 enfants et on retrouve la trace de la famille notamment dans les recensements du village de Coubert:

Recensement de Coubert en 1836: les jeunes mariés sont sans enfant,
Recensement de Coubert en 1846: 10 ans plus tard, la famille est composée d’une fratrie de 2 garçons et 2 filles

Désiré TABOURET est charpentier compagnon du Devoir de liberté et amené à voyager pour exercer son métier. On note qu’il est indiqué absent lors de la naissance de leur fille Adelphine « Louise » en 1849. Deux ans plus tard, il n’est plus recensé avec sa famille et a déjà quitté Coubert, définitivement:

Recensement de Coubert en 1851: Désiré TABOURET n’est plus recensé avec sa famille

Sur les registres de 1856, Désirée est explicitement indiquée « séparée ».

On retrouvera la trace de Désiré près d’une vingtaine d’années plus tard à Tours. Qu’a t’il fait pendant ces 20 années ? A t’il refondé une famille ou poursuivi son métier de compagnon Charpentier du Devoir de Liberté avant de sombrer dans la misère ?

Cela reste un mystère.

Le 30 novembre 1869, il est arrêté pour mendicité et vagabondage, récidiviste en moins d’un an et écroué à la prison de Tours pour 3 mois:

Désiré, sans domicile, est indiqué comme étant veuf et illettré, alors que son épouse Désirée vit toujours à Coubert. Désiré ne sait peut être pas lire mais il sait signer.

Désiré est ainsi condamné à 3 mois de prison pour avoir mendié et vagabondé fin 1869. Il a 62 ans et sa trace s’arrête là …

Son épouse Désirée a continué sa vie et s’est remise en couple avec Auguste PELLAGOT qui est le père des 2 derniers nés de Désirée; Clara (1857) et Auguste (1861). Ils portent le nom de TABOURET mais sur leur acte de naissance, leur père Désiré est indiqué « absent sans nouvelle » … peut être depuis 1849 et la naissance de leur soeur Louise.

Lors du recensement de 1861, Auguste PELLAGOT et Désirée CORBIN vivent officiellement sous le même toit:

En 1872, une petite Blanche GODICHEAU de 2 ans est en nourrice chez eux avec les 2 cadets de la famille Clara et Auguste:

Leur ainée Augustine a 35 ans et a depuis longtemps fondé son foyer avec Xavier FOUCART, belge originaire de Lahamaide, ce qui lui a permis d’acquérir la nationalité belge:

Recensement de 1872: le foyer FOUCART est installé à Coubert avec Xavier FOUCART, Augustine TABOURET et déjà 6 de leurs 10 enfants

Adolphe FOUCART, leur fils ainé est notre aïeul. Tout comme son grand père maternel Désiré TABOURET, il quittera le foyer familial, en divorçant cette fois de son épouse, Clémence L’HOMMÉ, qui élevera notre arrière grand-mère Georgette FOUCART à la baronnerie avec ses cousins L’HOMMÉ.

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