François Alexandre RAHAULT meurt à 66 ans en 1892. Il est alors sur l’Ile Nou en Nouvelle-Calédonie, à plus de 16,000 kilomètres de Pavant, son village natal, condamné aux travaux forcés à perpétuité.
François Alexandre est le cousin germain de notre aïeule Joséphine Crescence COTTRAY, de la branche MANTEL:

25 ans plus tôt à Pavant, le 21 octobre 1867, François Alexandre assassine son cousin de 32 ans Louis Auguste RAHAULT à l’aide d’un pic. Avec la complicité de Marie Louise NOUVEAU, sa maîtresse et l’épouse de la victime, il transporte le corps près de la route de Pisseloup, dans le bois des Allois renommé ensuite le « bois à Frère Louis ». Le corps est retrouvé le 30 octobre et les amants avouent leur crime qui les amène aux Assises le 26 décembre 1867.
Le procès de l’assassinat est relaté dans le journal de Saint Quentin du 29 décembre:

On y apprend donc que la victime était un « ivrogne » et battait sa femme, ce pour quoi il avait été précédemment condamné. La grossesse adultérine de cette dernière a convaincu les 2 amants de se débarasser du mari violent. Marie-Louise est donc condamnée aux travaux forcés à perpétuité et François Alexandre, surnommé « le Grand Cochon » par Charles Cornette en 1923 dans Histoire de Pavant (p. 186), à la peine capitale. Gracié le 28 janvier 1768, il se retrouve condamné aux travaux forcés à perpétuité et, après un séjour au bagne de Toulon, partira sur l’Alceste rejoindre celui de l’Ile Nou.

De novembre 1867 à février 1868, l’Alceste est transformée pour effectuer le transport des forçats. Le 12 avril 1868, elle appareille de Toulon à destination de la Nouvelle-Calédonie par la Réunion. Le 23 avril 1868, le navire passe le détroit de Gibraltar, remorqué par le Circé, et on la retrouve à Valparaiso, au Chili, le 3 décembre 1868, venant de Nouméa, et se dirigeant vers la France. Le 2 avril 1869, le navire est de retour à Toulon, après être passé par Tahiti, Valparaiso et Sainte-Hélène.
Le 16 mai 1869, François Alexandre RAHAULT quitte à son tour le bagne de Toulon sur l’Alceste et rejoint le bagne de Nouvelle Calédonie sur l’Ile Nou prés de Nouméa. L’Alceste reviendra le 8 avril 1870 à Toulon, où elle sera désarmée.
Source: http://www.bernard-guinard.com/
Le registre matricule des « chiourmes » de Toulon nous permet de suivre le départ du forçat:

Sa fiche matricule n°2169 nous en apprend un peu plus sur son physique; il mesure 1m65, a les cheveux et la barbe châtain, les yeux gris foncés, le nez long, la bouche moyenne et le menton arrondi sur un visage allongé. Signes distinctifs, il est variolé et présente de multiples cicatrices; à l’annulaire gauche, à la fossette du cou, au dessus du téton gauche et à l’épaule gauche.
François Alexandre passe ses 23 dernières années au bagne de l’Ile Nou en Nouvelle-Calédonie, qui accueillit plus de 20,000 bagnards de 1864 à 1922:
Le bagnard RAHAULT a sur place connu le sinistre bourreau du bagne, un ancien forçat dénommé Charle MACÉ qui officia de 1877 jusqu’à son décès en 1905 et guillotina avec délectation plus de 70 condamnés.

Compte-tenu de son patronyme, nous avons cherché s’il était en famille avec nos MACÉ/MASSÉ originaires du Berry…
Charles MACÉ est né à Dunkerque en 1833 mais ses origines au delà de 1750 se situent plutôt dans la Vienne à Vouneuil-sous-Biard près de Poitiers où se marièrent ses aïeux Louis MACÉ et Anne GUILLON le 12 février 1680 … à environ 90 km de notre berceau MACÉ situé à Rivarennes. Le lien n’est pas clairement établi avec notre lignée mais il n’est donc pas improbable …
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