Née le 16 novembre 1884 à Saint-Joachim, au coeur de la Brière, Madame STÉPHAN, alias Stéphanie GUIGAND, ne se prédestinait évidemment pas à devenir une « femme à barbe ». Et pourtant, un beau jour de 1930, sous l’effet d’une pilosité abondante au niveau du menton, celle qui était ménagère le deviendra.
« Elle a commencé ses représentations dans les foires des environs de Nantes de 1930 à 1937 et elle a arrêté à la mort de mon grand-père » indique Philippe GUIGAND, l’un de ses petits-enfants, chauffeur de taxi à Nantes.
« Sur scène et sur ses cartes de visite promotionnelles, elle se présentait sous le nom de Mme STÉPHAN, le diminutif de son prénom, car son mari ne voulait pas que le nom de GUIGAND soit associé à la femme à barbe vis-à-vis de la famille et du voisinage.
Un jour, en 1934, mon père a tenu à présenter sa mère à la famille de sa femme qui vivait alors au Roc-Saint-André dans le Morbihan. Elle portait alors un voile pour cacher son bouc. Quand elle l’a enlevé, toute la famille a fait un pas en arrière et s’est signée ! Certains pensaient que c’était le diable. D’ailleurs, on n’en parlait pas à la maison. Sa mère était en colère quand on y faisait allusion. Il ne fallait pas en parler entre nous, on se taisait. Après son activité de « phénomène de foire », elle tiendra des jardins ouvriers au Breil-Malville, près de l’avenue des plantes, à Nantes.
La femme à barbe de Nantes avait pour nom de jeune fille Stéphanie KÉGUELAËRT, son père était Lucien Joseph KÉGUELAËRT, originaire de Waterloo, et il était arrivé à Nantes dans les années 1870.
Mariée en 1907 avec Dominique GUIGAND, maçon, Stéphanie aura quatre enfants, deux garçons et deux filles. Elle vivra respectivement boulevard Saint-Aignan à Nantes, puis boulevard des Américains, toujours à Nantes avant de s’éteindre avenue des Plantes en 1960.
Stéphanie était la soeur de Joséphine « Tante Fifine » et de Joseph KÉGUELAËRT, et donc la tante de notre cousine Marie BRAIRE.
Source : Nantes et la photographie/ histoires croisées – Stéphane Pajot
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Un avis sur « Madame STÉPHAN »